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DESTIN DU VOYAGEUR

Une fusion dévastatrice

Plusieurs événements entraînent le déclin de la traite des fourrures. Le coup dur est porté lors de la fusion des compagnies du Nord-Ouest et de la Baie d'Hudson. Après plusieurs décennies de concurrence intense, les deux compagnies allient leurs efforts. Pour maintenir ses privilèges accordés par une charte royale, la nouvelle entité choisit de conserver le nom de la CBH, tout en conservant les employés et les pratiques de l'ancienne CNO, Étant donné qu'il est plus économique d'expédier des marchandises par le poste d'York Factory sur la baie d'Hudson, l'ancienne route reliant Montréal et le lac Supérieur n'est plus nécessaire pour le transport des fourrures et des marchandises à échanger. Désormais, Montréal n'est plus le poste de traite de l'Est canadien; la ville perd le commerce.

La tension monte

Louis Riel parmi les conseillers du gouvernement provisoire de la nation des Métis

Louis Riel parmi les conseillers du gouvernement provisoire de la nation des Métis

Parce qu'il bouleverse l'économie canadienne et l'usufruit foncier, l'impérialisme européen nuit grandement au commerce des fourrures. Les tensions causées par l'opposition des commerçants, des Amérindiens et des Métis à l'invasion des colons atteignent leur paroxysme.

Des conflits éclatent à plusieurs reprises, notamment lors de la bataille de Seven Oaks, de la rébellion du Nord-Ouest dirigée par Louis Riel et de la bataille de Batoche.

Fabrication de la locomotive no 209, Grand Trunk Railway

Fabrication de la locomotive no 209, Grand Trunk Railway

La création de la voie ferrée, qui accélère l'expansion coloniale, met fin au métier de voyageur. Au début du XXe siècle, les voyageurs se font rares dans l'Est canadien; dans l'Ouest, les quelques survivants sont marginalisés au Nord. Plusieurs s'adaptent aux nouvelles conditions, mais la plupart restent en marge de la société.


Ce qu'il advient des voyageurs

Cabane de bois du pionnier ou de l'ancien voyageur

Cabane de bois du pionnier ou de l'ancien voyageur

Au lendemain du déclin de la traite des fourrures, divers sorts sont réservés aux voyageurs. Certains sont engagés par la CBH, de laquelle ils ne reçoivent que la moitié de leur salaire initial. D'autres regagnent leur ferme et s'adonnent à l'agriculture, ou encore joignent les nouvelles industries comme la foresterie. Beaucoup de voyageurs retraités retournent vers l'Est, avec ou sans femme et enfants, tandis que d'autres s'installent dans l'Ouest en famille ou en hommes libres qui chassent et participent à la traite des fourrures. On assiste au développement de plusieurs communautés. Située à la rivière Rouge, la communauté la plus importante devient en fait un endroit où vont vivre les voyageurs à la retraite.

Voyageurs et toponymie

Un nombre incroyable de lieux et de toponymes canadiens témoignent du parcours des voyageurs à travers le pays. D'est en ouest, en passant par le centre et le sud, plus de 25 communautés jadis engagées dans la traite des fourrures longent les circuits de canotage, entre autres, Lachine, Fort Okanagan, Fort Daer et Fort Douglas. Dans le Nord-Ouest, plusieurs noms de villes et de rivières évoquent les figures dominantes de la traite des fourrures et de la CNO, notamment Ogden Point à Victoria qui tient son nom de Peter Skene Ogden.

Le voyageur et la nation métisse

Autochtones et Métis, Fort Garry, 1820

Autochtones et Métis, Fort Garry, 1820

C'est parmi les descendants des alliances entre voyageurs et Autochtones que le patrimoine du voyageur est le mieux préservé. Tout en possédant une culture, une langue et une identité uniques, les Métis perpétuent la tradition en pratiquant la chasse et en participant au commerce des fourrures. Très présente au Manitoba et en Saskatchewan, la culture métisse résulte principalement de l'expansion de la traite à l'ouest de Montréal. Une importante collectivité s'établit à Batoche, en Saskatchewan.

Famille métisse

Famille métisse

Vestiges culturels modernes

Certaines traditions des coureurs de bois et des voyageurs de la Compagnie du Nord-Ouest sont toujours vivantes aujourd'hui. Bon nombre de gens embrassent toujours l'idée des voyageurs. Ils reconstituent l'histoire en adoptant les vêtements des voyageurs et en pratiquant leurs activités, comme le canotage et la chasse. Aujourd'hui, le mode de vie des voyageurs est en grande partie symbolique, mais dans le passé, les vêtements et les activités des voyageurs faisaient partie intégrante de leur identité.

Statue de voyageur à Mattice (Ontario)

Statue de voyageur à Mattice (Ontario)

À travers le Canada, diverses associations font la promotion du patrimoine du voyageur. La musique de l'époque est célébrée au cours de fêtes dansantes et de festivals. On commémore aussi les activités sportives d'antan en organisant compétitions et autres événements, par exemple la course en raquettes. Pour les touristes, la principale attraction canadienne demeure le voyage en canot sur les routes de la traite des fourrures.

Le saviez-vous?

Les documents produits dans le cadre de la fusion des compagnies du Nord-Ouest et de la Baie d'Hudson totalisent plus de 12 000 pages. Ils incluent un acte unilatéral dans lequel on mentionne quels partenaires de la CNO seront fusionnés à la CBH, et dans quelles conditions.


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