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JOURNÉE DE LA BRIGADE

De longues journées

La routine quotidienne du voyageur est très exténuante. Pendant six à huit semaines, il travaille environ quinze heures par jour. Les journées se suivent et ne se ressemblent pas, variant au gré du temps et des obstacles rencontrés en chemin.

Le train-train quotidien

Une seule routine subsiste : le voyageur se lève, charge les canots, pagaie, chante, s'arrête pour une pipée, prend deux ou trois repas, contourne les obstacles en faisant un portage, une demi-charge ou tirant à la cordelle, s'arrête pour préparer le camp, se divertit et dort.

Voyageurs qui utilisent une cordelle Faire une demi-charge

Une journée dans la vie d'un voyageur

Voyageurs à l'aube

Voyageurs à l'aube

Pour mieux illustrer la routine d'un voyageur, voici l'exemple - inspiré d'un récit authentique - d'une journée vécue par la brigade de la rivière Rouge. Composée de quatre canots et de dix-sept voyageurs, elle a quitté Grand Portage le 26 juillet 1800 et se dirige vers le poste de Pembina. Elle se trouve sur le rivage du lac Nord, en cette belle journée du 29 juillet.

 

4 h 15

Les hommes couchés à la belle étoile se réveillent à l'appel du guide. On charge les canots.

4 h 30

Départ. On profite du beau temps pour franchir une bonne distance avant le déjeuner. Les milieux chantent et rament en cadence.

5 h 25

Première pipée de la journée.

5 h 35

On reprend le boulot. Le guide pense parcourir 100 kilomètres aujourd'hui, selon le nombre de portages à effectuer.

7 h 15

Arrivée à la décharge aux Épingles. L'eau est trop agitée pour qu'on s'y aventure. On effectue un portage de deux miles sur le côté gauche de la rivière. La brigade déjeune avant le début du portage.

9 h

Un arbre encombre le passage. François, un grand gaillard de Berthier, défriche la piste pour les autres voyageurs.

9 h 25

Fin du portage. On sort les sacs à feu pour une pipée. Les hommes chargent de nouveau les canots.

11 h 15

Encore une pipée. On aperçoit deux hommes sur le rivage. Le guide dirige son canot vers eux.

11 h 35

Les deux hommes, des Ojibwas, pêchent depuis tôt le matin. Le guide échange des biscuits contre du poisson frais pour le souper.

13 h 40

Le ciel devient nuageux. La brigade s'arrête à l'embouchure d'une petite rivière pour une autre pipée. Les hommes mangent des biscuits. La pluie s'annonce.

13 h 55

Avant de partir, le guide répartit les charges, inégales, entre deux canots. Les hommes pagaient à vive allure. On aperçoit deux ours bruns sur la rive gauche, possiblement une mère et son petit.

15 h 45

La pluie s'intensifie. Aux prochains rapides, le guide décide de faire une demi-charge pour économiser du temps. On enlève une partie de la charge, qui est transportée sur la piste du portage. Les deux bouts, soit l'avant et le gouvernail, tâchent de franchir les rapides dans leurs canots allégés. Malheureusement, le quatrième canot se fracasse contre une souche d'arbre et l'eau s'y infiltre lentement.

16 h 25

Un peu plus loin, les canots s'arrêtent. Les hommes assurant le transport des pièces rejoignent leurs compagnons. Le canot endommagé est réparé provisoirement avec de la gomme d'épinette.

17 h 15

Départ. La pluie a cessé et un vent favorable s'élève. Le canot endommagé résiste jusqu'au soir, bien que les milieux doivent vider l'eau régulièrement.

19 h

Les hommes rattrapent la brigade de Chaboillez, qui avait quitté Grand Portage un jour plus tôt. On se lance des défis et se quitte en toute camaraderie.

20 h 50

Le guide annonce l'arrêt pour la nuit. On gagne la rive et décharge les canots. On dresse le camp, prépare un feu et voit à l'entretien des canots. Le bourgeois dresse sa tente lui-même, utilisant des perches et une toile cirée. Le cuisinier réchauffe la semoule de maïs et fait cuire le poisson échangé plus tôt au cours la journée.

21 h 35

Le souper terminé, une dizaine de voyageurs s'assoient autour du feu, se racontent des histoires, chantent, rient et jouent aux dés. Les autres s'étendent sur l'herbe ou le sable, la tête sous la partie la plus élevée des canots renversés et s'endorment.


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