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APPORT DES FEMMES

Femmes à tout faire

Amelia Douglas, femme métisse de James Douglas

Amelia Douglas, femme métisse de James Douglas

Les liens diplomatiques que créent les femmes autochtones et métisses sont essentiels à la rentabilité du commerce. En fait, les mariages mixtes scellenLes forts liens tissés par les femmes autochtones et métisses avec les hommes de la compagnie sont essentiels pour le succès du commerce des fourrures. Dans le cas des voyageurs, les mariages mixtes scellent des alliances entre l'employeur des voyageurs et la famille autochtone de leurs épouses. C'est d'ailleurs l'une des clés du succès de la CNO. D'autre part, la connaissance du pays et le savoir-faire des femmes s'avèrent indispensables à la survie des hommes.

C'est d'ailleurs l'une des clés du succès de la CNO. D'autre part, la connaissance du pays et le savoir-faire des femmes s'avèrent indispensables à la survie des hommes.

Femme autochtone qui prépare les peaux de castor

Femme autochtone qui prépare les peaux de castor

Elles fournissent mocassins et raquettes, préparent et conservent la nourriture, chassent, pêchent et apprêtent les peaux d'animaux. Elles participent même à la construction des canots et entreprennent des expéditions d'échange de fourrures!





Quand les blanches entrent en scène

Arrivée de Jean Baptiste Lagimonière (devenue Lagimodière) et Marie-Anne Gaboury

Arrivée de Jean Baptiste Lagimonière (devenue Lagimodière) et Marie-Anne Gaboury

Jusqu'au XIXe siècle, dans le Nord-ouest, la société se composait de groupes autochtones, de commerçants européens et des enfants issus des mariages entre ces groupes. En 1806, des Européennes commencent à arriver dans la région. La pionnière, Marie-Anne Gaboury, donne naissance au premier enfant canadien dans le Nord-Ouest en 1807. Elle et son mari voyageur vivent parmi les Autochtones, adoptant certaines coutumes comme le transport du poupon sur le dos.

Deux femmes en raquettes

Deux femmes en raquettes

L'arrivée de femmes écossaises à la Colonie de la Rivière-Rouge de Lord Selkirk en 1812 marque le début d'une nouvelle société dans le Nord-Ouest. Ces pionniers ne cherchent pas à s'intégrer dans le monde du commerce des fourrures, mais plutôt à établir une colonie de peuplement européenne. Après la fusion de la CNO et de la CBH en 1821, les bourgeois de la compagnie fusionnée commencent à amener leurs épouses britanniques ou canadiennes dans l'Ouest. L'arrivée de ces femmes aux postes de traite crée une élite et les femmes autochtones des autres employés de la compagnie commencent à faire l'objet d'une discrimination.

Profession : voyageuse?

Les voyageurs sont généralement des fils des familles ouvrières de la région comprise entre Montréal et Trois-Rivières. Les filles canadiennes-françaises ne deviennent pas des voyageurs, car le travail de ces derniers est à l'extérieur de la sphère de travail des femmes. En effet, la femme de souche européenne se marie et élève une grande famille, ou elle devient religieuse ou domestique.

Les femmes autochtones vivent une vie très différente, qui compte son propre ensemble d'exigences en matière de force et d'ingénuité. Bien qu'elles ne soient pas officiellement embauchées sous contrat par les compagnies de traite, les femmes autochtones jouent un rôle de soutien vital. Elles accompagnent parfois les hommes dans leurs voyages et expéditions et même parfois à titre de guides et interprètes. Dans un tel cas, elles travaillent avec les voyageurs, au besoin. Diverses références de la période indiquent que les observateurs européens sont étonnés des compétences et de l'endurance de ces femmes.

Bien que le travail soit l'expérience courante des femmes à l'époque du commerce des fourrures, certaines femmes de bourgeois peuvent être traitées comme des passagères, dont les besoins sont comblés en route par l'équipe de voyageurs. Toutefois, un traitement de première classe est davantage l'exception que la règle.

Femme crie servant de guide et d'interprète

Femme crie servant de guide et d'interprète

Les épouses des voyageurs et les missionnaires du 19e siècle voyagent en canot, sans pour autant pratiquer le métier de voyageur. À l'instar des dignitaires et des bourgeois, elles n'ont pas besoin de pagayer, de transporter leurs bagages ni de dresser les tentes.



Mariage et mobilité

Au XVIIIe siècle, les femmes européennes sont étrangères à l'univers du voyageur établi dans le Nord-Ouest. Par contre, les demoiselles de Montréal et de Québec considèrent les riches bourgeois de la CNO comme de bons maris potentiels. Quant aux femmes autochtones, elles prennent du galon en épousant des commerçants de fourrures ou des engagés, surtout lorsqu'elles occupent la fonction d'interprète ou de guide.

Toutefois, en fin de carrière, bon nombre de bourgeois ont abandonné femmes autochtones et enfants métis à leur retour en Europe ou au Bas-Canada. La CNO encourage les maris qui partent à prendre des dispositions pour assurer des soins continus à leurs familles. Ils peuvent le faire en leur laissant de l'argent ou en confiant leur bien-être à un autre employé de la compagnie.

À la fin du XVIIIe siècle, le Nord-Ouest compte une importante population métisse qui a la cote auprès des voyageurs. Ces derniers croient que les femmes autochtones ont tout à gagner en les épousant. La vie est certes plus facile au poste de traite, mais les femmes perdent leur autonomie au sein d'une société patriarcale.

Même si les femmes autochtones ne font pas toujours partie du plan de retraite des bourgeois, plusieurs s'installent dans l'Ouest avec leur famille, tandis que d'autres ramènent leur épouse et leurs enfants au Bas-Canada.

Le saviez-vous?

Pour être auprès de son amant, Isabelle Gunn s'est déguisée en homme et a joint les rangs de la Compagnie de la Baie d'Hudson. Elle faisait si bien son travail que personne ne s'est rendu compte de sa supercherie! Le masque est finalement tombé lorsqu'elle a donné naissance à un fils. Cette Orcadienne d'origine est la première femme blanche à visiter le Nord-Ouest; par contre, une fois son secret dévoilé, elle fut vite renvoyée aux îles Orkney avec son fils.


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