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MUSIQUE ET FÊTE

Le chant est au cour de la vie du voyageur. Ses chansons viennent surtout des premiers colons de la Nouvelle-France qui chantaient en battant le grain, en lavant les vêtements, en filant ou en tissant la laine, et qui chantaient aussi à l'occasion des rencontres en famille ou entre amis. Avec le temps, on compose des chansons qui racontent la vie en Nouvelle-France, et on en modifie les paroles. Par exemple, il existe plus de 90 versions de « V'là l'bon vent » issues de la France et de la Nouvelle-France. Aujourd'hui, le répertoire folklorique canadien-français compte de 7 000 à 13 000 chansons, dont 90 % ont été composées aux débuts de la colonie.

En plus d'évoquer les ancêtres, les chansons françaises animent les activités sociales. Tantôt drôles, tantôt tristes, parfois aigres-douces, les chansons portent notamment sur l'amour et le climat. À titre d'exemple, « Alouette » fait sourire : c'est l'histoire d'un type qui plume une pauvre alouette, une partie du corps à la fois. Beaucoup plus sombre, « À la claire fontaine » raconte l'histoire d'un amour perdu. Les chansons deviennent tristes quand les hommes quittent leur famille pour aller explorer les terres.

Chanter en harmonie, ramer en synchronie

Chanter en harmonie, ramer en synchronie

Les voyageurs chantent surtout pour faciliter leur dur labeur. Les rythmes sont simples afin que les hommes pagaient en cadence. Ainsi, non seulement le temps passe-t-il plus vite, mais le canot avance plus rapidement, car les coups d'aviron sont synchronisés. La chanson est également source d'encouragement pendant les portages difficiles, le mauvais temps et les longues heures de travail. Imaginez : les voyageurs pouvaient ramer jusqu'à seize heures par jour! En 1810, Ross Cox brosse le portrait suivant : « Les pauvres voyageurs, qui vivent dans des conditions proches de la famine, fredonnent les chansons à l'aviron jusqu'aux premières heures du jour ».

Chanteurs, compositeurs et luthiers!

Les hommes chantent ensemble la plupart du temps. Parfois, l'un d'eux dirige la chorale, d'autres répondent, puis tous les hommes suivent en chour. Les voyageurs composent même en chemin de nouvelles ouvres décrivant leur vie et leur voyage. Comme elles ne sont pas toujours écrites, plusieurs ont été oubliées. Heureusement, des bourgeois et passagers ont retranscrit, dans leurs journaux, les paroles de ces chansons. Ces documents témoignent de l'admiration des passagers pour le talent musical des voyageurs.

Guimbarde

Guimbarde

Les compagnons du canot apprécient beaucoup ceux qui savent jouer d'un instrument. Certains voyageurs construisent eux-mêmes leur instrument, comme la guimbarde. Il s'agit d'un petit instrument de cuivre ou de fer muni d'une languette plate. D'autres jouent du violon. Dans de nombreux anciens postes de traite, on peut voir des cordes ayant servi à fabriquer ces instruments.

Après le travail dur

Quand les voyageurs arrivent à destination, par exemple au fort William, ils se retrouvent entre amis. Le soir venu, ils boivent, chantent, dansent, parient et parfois se querellent. Les chants se poursuivent toute la nuit au son des pas énergiques des danseurs. Certaines danses, par exemple les rondes, ressemblent plutôt à de petits jeux dans lesquels les hommes miment la chanson. Les voyageurs dansent souvent en groupe quand il n'y a pas de femmes pour les accompagner.

Le saviez-vous?

Ce qui distingue principalement le zinzin des voyageurs du violon classique, c'est le chevalet : il est plus plat. Cela permet de jouer les accords plus facilement.

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