Accueil | Nous joindre | Aide | English

GÉOGRAPHIE

La connaissance du territoire canadien évolue considérablement entre le XVIIe et le XIXe siècles. Des facteurs économiques, géographiques, sociaux et politiques influencent grandement l'évolution des routes de traite à travers le continent.

Les grands espaces de la traite

Trois lacs servent de plaques tournantes à la traite des fourrures : Supérieur, Winnipeg et Athabasca. Grâce à eux, les voyages sont variés, car on compte 6 ou 8 trajets différents pour desservir les diverses régions du pays. Le réseau est divisé en deux sections : une voie allant de Montréal au lac Supérieur, où se trouvent le fort Grand Portage et, plus tard, le fort William; une autre qui s'étend du lac Supérieur vers les postes de traite de l'intérieur du pays.

Carte de l'Amérique du Nord, 1814

Carte de l'Amérique du Nord, 1814

Les portages constituent les éléments les plus difficiles du voyage. Des pistes de diverses longueurs relient le réseau du fleuve Saint-Laurent aux bassins hydrographiques de la baie d'Hudson et du fleuve Mackenzie. Le portage La Loche est le plus important : long de 20 km, il exige plusieurs jours de marche. La vitesse des canots varie selon les courants, les rapides, les portages et les conditions météorologiques. Entre Montréal et le lac Supérieur, les canots de marchandises peuvent couvrir une distance d'environ 40 km par jour. Un canot express beaucoup plus léger peut parcourir plus de deux fois cette distance en une journée.

Défis du transport

Voyageur sur les rapides

Voyageur sur les rapides

Le voyage en canot comporte divers obstacles géographiques, notamment le climat, les dénivellations, les chutes, les rapides et les immenses étendues d'eau. À l'époque de la Compagnie du Nord-Ouest, on augmente la praticabilité des routes fluviales en retirant les arbres et les barrages qui les obstruent. Également, on taille la brousse, on creuse des chenaux dans les marécages, puis on installe des passerelles et des escaliers pour une meilleure accessibilité. En 1797, la CNO construit à Sault-Sainte-Marie une écluse afin de faciliter le passage par les rapides.

Les routes d'eau avant tout

Expédition sur la rivière Rouge vers les chutes de Kakabeka (Ontario)

Expédition sur la rivière Rouge vers les chutes de Kakabeka (Ontario)

En abordant l'Amérique du Nord, les Européens découvrent un impressionnant système de transport utilisé par les Autochtones. Celui-ci est constitué de voies fluviales reliées entre elles. Des portes d'accès naturelles au lac Supérieur et à la baie d'Hudson, ainsi que des terres relativement planes, font en sorte que les cours d'eau sont d'une navigabilité remarquable. Cela contribue grandement à l'expansion vers l'Ouest. Les routes de terre étant pratiquement inexistantes et les colonies étant établies le long des côtes, le seul moyen de voyager vers l'intérieur du continent est la navigation.

Évolution des routes

Des tensions européennes

Les Européens explorent les routes fluviales d'abord selon les indications des Autochtones. Ensuite, les rivalités européennes en matière de traite et de colonisation entraînent l'exploration de nouveaux territoires.

La concurrence des compagnies de traite

Traite des fourrures, 1755

Traite des fourrures, 1755

Dès 1670, la situation géographique de la Compagnie de la Baie d'Hudson (qui détient le monopole de la baie d'Hudson, un site de choix pour la traite) désavantage les commerçants français. En effet, ces derniers ne possèdent aucun comptoir maritime. Ils doivent donc conquérir de nouveaux territoires. Sous les ordres de la Nouvelle-France en 1731, La Vérendrye en cherchant la mer de l'Ouest, établit des postes à l'ouest du lac Supérieur. Il poursuit ensuite son exploration et atteint la rivière Saskatchewan. Plusieurs décennies plus tard, le commerçant de fourrures Peter Pond atteint la région d'Athabasca, très riche en fourrures, qui deviendra un élément clé du réseau commercial de la CNO.

Les États-Unis s'en mêlent

En 1803, l'établissement du 49e parallèle en tant que frontière américaine provoque la découverte de nouvelles routes. Des postes d'approvisionnement, tels que celui de Grand Portage, sont cédés aux Américains, ce qui force les Canadiens à déménager leurs postes de traite plus au nord, jusqu'à la région de Kaministiquia, où se tient le premier Grand Rendez-vous en 1803. Sachant que l'embouchure du fleuve Columbia, une voie majeure vers l'océan Pacifique, tomberait éventuellement aux mains des Américains, la CNO, puis la CBH, cherchent des chemins substitutifs. Dès lors, le réseau fluvial dans les régions de Columbia et de la Nouvelle-Calédonie, et par conséquent les routes de la traite, ne cessent d'évoluer.

Le saviez-vous?

Dans sa quête d'accès au Pacifique, George Simpson entreprend de voyager sur le fleuve Fraser, persuadé que la mauvaise navigabilité qu'on attribue à ce cours d'eau est exagérée. Après avoir vogué sur le Fraser, l'infatigable explorateur a dû admettre que cette voie était peu praticable et qu'une autre route était indispensable.


Précédent Retour au haut de la page Suivant