En plus du vent et de la pluie, les moustiques font partie des ennuis mineurs auxquels les voyageurs sont exposés en cours de route. Des nuées de moustiques qui sont difficiles à disperser harcèlent les hommes jour et nuit.
Les voyageurs font parfois face à des problèmes plus graves. Les blessures courantes comprennent les foulures et les hernies, et les maladies respiratoires ne sont pas inhabituelles. Les voyageurs souffrent souvent de gelures et d'exposition pendant les mois d'hiver. Étant donné la rareté de la nourriture, certains risquent de mourir de faim. Des accidents surviennent pendant les voyages : un voyageur peut être blessé pendant un portage ou même se noyer dans des rapides.
Les Européens et les Autochtones engagés dans la traite des fourrures ont recours à des pratiques médicales différentes qui, avec le temps, finissent par se croiser. En effet, les Autochtones viennent aux forts pour obtenir des médicaments, tandis que les voyageurs adoptent l'approche autochtone pour se soigner. Deux types de médecines métissées se pratiquent côte à côte dans le Nord.
Les Européens utilisent beaucoup la saignée et des remèdes de toutes sortes, comme le baume de Turlington, sels, l'huile de ricin et d'autres élixirs à base de benjoin.
Les postes les plus importants de la CBH et de la CNO sont généralement bien pourvus en médicaments et en instruments médicaux. À l'exception du fort William, aucun poste de la CNO ne compte un médecin. Dans les postes plus petits et en route, les voyageurs doivent faire appel aux commis de la compagnie ou à leurs compagnons pour obtenir des premiers soins, qui n'offrent que des traitements rudimentaires.
Étant donné que les peuples autochtones utilisent les plantes de leur environnement pour traiter les maladies, les remèdes diffèrent selon les régions. Par exemple, certains utilisent la ciguë pour guérir la paralysie, la racine de cathaire contre le typhus ou la berce laineuse contre la grippe. L'intérieur de l'écorce de mélèze est utilisé comme cataplasme, une méthode qu'empruntent les Européens. Le thé wish-a-cappuca, qu'utilisent également les hommes de la CBH, sert à soigner les rhumatismes, fortifier l'estomac et soulager les maux de tête.
La suerie joue un rôle essentiel dans la médecine autochtone. Les Autochtones y ont recours pour des pratiques spirituelles, ainsi que pour le traitement de maladies telles que le rhumatisme. Certains voyageurs adoptent la pratique de la suerie.
Ces méthodes traditionnelles n'étant pas la panacée, certains voyageurs meurent en cours de route. Ils sont enterrés et on érige une croix sur leur tombe. On retrouve parfois jusqu'à vingt ou trente croix au même endroit. Ceux qui meurent noyés sont inhumés dans les portages. Lorsqu'ils aperçoivent ces croix, les voyageurs retirent leur bonnet et récitent une prière.
Pour se protéger contre les moustiques, la plupart des voyageurs gardent les cheveux longs et s'enduisent de graisse. Le soir, ils s'enroulent dans des couvertures de laine et allument des feux pour éloigner les insectes.
Précédent | Retour au haut de la page | Suivant |