LE CASTOR

Le plus grand rongeur

Le castor est le plus grand rongeur d'Amérique du Nord, et il en existe 25 sous-espèces. Sa longueur varie entre 73 et 130 cm, tandis que son poids oscille entre 18 et 32 kg. Rongeur aquatique, le castor se déplace autant sous l'eau que sur terre. Il peut même retenir son souffle pendant quinze minutes! Ses incisives poussent sans arrêt. C'est pourquoi il les taille en rongeant les arbres. La longévité du castor est d'environ cinq ans.

Cycles vital et saisonnier

Sortant soit à l'aube ou au crépuscule, ce rongeur nocturne s'accouple l'hiver pour donner naissance à ses bébés trois mois plus tard. Il vit donc en famille de cinq à huit, dans une hutte qu'il construit aux abords de régions boisées, à l'entrée de petits cours d'eau. Il se nourrit de l'écorce des trembles et des saules, de même que de plantes aquatiques et de verdure. Il amasse cette nourriture pendant l'été et, l'hiver, il se cloître dans sa hutte et mange à satiété.

Génie animal

Tel un ingénieur, le castor adapte son environnement à ses besoins. La construction de barrages, en contrôlant le niveau des rivières, lui permet de garder l'entrée de ses huttes cachée. Pour ce faire, il travaille en équipe et creuse des canaux facilitant le transport de branches, de roches et de boue. L'intérieur des huttes est fait à partir de matériaux secs, et un trou est pratiqué pour permettre l'aération.

Les barrages du castor sont ingénieux, mais causent parfois des inondations et des glissements de terrain affectant les populations humaines avoisinantes. En revanche, ils contrôlent le débit des rivières, limitent l'érosion et enrichissent les sols.

Une population préservée

Avant que ne commence la traite des fourrures, les castors se trouvent partout en Amérique du Nord. De 10 millions au début de la colonisation, leur nombre chute à 500 000 vers la fin du 19e siècle. Comme les castors ne migrent pas, les chasseurs se déplacent vers l'ouest au fur et à mesure qu'ils déciment leurs populations. Aujourd'hui, grâce à l'établissement de programmes de conservation, la chasse aux castors se poursuit, mais à un rythme beaucoup plus lent. Certaines régions sont même surpeuplées en castors.

Une monnaie d'échange

Dans le contexte de la traite des fourrures, on peut penser qu'aucun autre animal n'a autant contribué à l'expansion du Canada que le castor. Il n'est d'ailleurs pas étonnant que celui-ci soit devenu un symbole important pour les compagnies de traite. Porté aux nues par les membres de la Compagnie du Nord-Ouest, dont le club privé a été baptisé le Beaver Club, le symbole du castor constitue aussi et surtout une unité de base servant à établir le prix des objets. En effet, la monnaie d'échange de l'époque équivaut à une peau de castor de premier choix.

Un symbole reconnu

Aujourd'hui, le castor, animal perspicace et ingénieux, se fait toujours très présent à titre d'emblème animalier canadien, que ce soit sur les timbres, les pièces de cinq cents ou même l'insigne de Parcs Canada.

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