Les premiers contacts entre Autochtones et Européens remontent aux 16e et 17e siècles. À l'époque, des centaines de nations autochtones, chacune avec ses particularités et sa langue, sont dispersées en Amérique du Nord.
Comme les Européens, les Autochtones entretiennent sur leur territoire tout un réseau d'alliances et d'échanges, ponctués de guerres et de conflits. Certaines de ces nations disparaîtront au 18e siècle, victimes de guerres et d'épidémies liées au commerce avec les Européens.
Avant même l'arrivée des premiers Européens, les peuples autochtones s'échangent déjà des biens entre eux. De grandes routes de commerce traversent l'Amérique d'est en ouest et du nord au sud. Les frontières se modifient au gré des conflits et des mouvements de population.
Après l'arrivée des Européens, l'implication active des Autochtones dans la traite des fourrures est déterminée en grande partie par l'endroit où les compagnies décident d'établir leurs postes. Vu le grand nombre de postes établis sur leurs territoires, ce sont surtout les Ojibwa, les Cris et les Chippewyans qui sont les plus actifs dans la traite.
En plus d'approvisionner les postes en fourrures, ces nations fournissent la nourriture (riz sauvage, viande séchée, farine de maïs) et fabriquent les raquettes et les mocassins.
Durant l'âge d'or du commerce des fourrures entre Montréal et le fort Chippewyan, soit de 1779 à 1821, subsistent principalement ces nations :
Même si plusieurs pratiques sont communes à toutes les nations autochtones, les rapports entre celles-ci ne sont pas toujours amicaux. Ainsi, comme les Algonquins servent d'intermédiaire entre les Français et les autres nations, et que les Iroquois souhaitent traiter plus directement, une grande hostilité prévaut entre eux à la fin du 17e siècle. À l'opposé, les plus proches alliés des Algonquins sont les Hurons, avec lesquels ils partagent tout un système de croyances et d'habitudes.
De leur côté, les Ojibwas sont très proches des Cris du Nord, mais aussi des Français, avec qui ils commercent beaucoup et concluent plusieurs mariages interculturels. Les Cris, eux, s'allient aux Assiniboines afin d'asseoir leur expansion dans le Nord-Ouest. Ils adoptent dès lors un rôle central dans l'expansion et le maintien de la traite.
Imposant leurs règles de fonctionnement pour le commerce, les Autochtones voient d'abord le système européen se greffer à leur réseau d'échanges existant et s'adapter à leurs us et coutumes. C'est que la compétition entre les compagnies permet alors aux Autochtones d'avoir plusieurs interlocuteurs. Au fil du temps, toutefois, Européens et Indiens inventent un protocole d'échange métissé fondé sur des rapports d'interdépendance. Vers la fin du 18e siècle et au début du 19e se profile déjà un métissage profond entre les cultures indienne et européenne.
Le lien humain-animal est à la base de la sagesse indienne. Celle-ci reconnaît l'importance de l'interdépendance entre l'homme et la bête, de même que l'équilibre fragile qui en résulte. Ces relations sont bouleversées par la demande incessante en produits de traite, qui crée une pression sans précédent sur les animaux à fourrure. La transformation du castor en monnaie d'échange participe aussi à ce déséquilibre.
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